poetessesdelagrandeguerre

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Héroïsme

Héroïsme

 

Mourir de maladie c'est mourir chez les morts,

C'est avoir vu s'enfuir la moitié de son âme,

C'est implorer en vain le Destin qui réclame,

Mais ceux qui pleins d'un net et bondissant ressort

Acceptent hardiment le rendez-vous suprême

Et tendent sans trembler leur main à l'autre bord,

Connaissent la fierté de mourir quand on aime,

Portés par le divin au-dessus de l'effort...

- Heureux ceux qui, frappés au moment qu'ils agissent,

Ont franchi d'un seul pas les regrets et la peur,

Et qui, loin de la morne et trainante torpeur,

Sont morts pour la Patrie et morts pour la Justice;

- Pour la calme Justice au coeur plein de bonté,

Compagne de l'esprit et sa grande exigence!

La Justice au bras fort mais jamais irrité,

Et qui, laissant glisser nonchalamment la lance

Dont le lys déchirant ombrageait sa clarté,

Equilibre sa pure et prudente balance

Par le poids de l'amour et de l'intelligence!

 

La Guerre

 

(dans "Les Forces Eternelles", 1920)



09/01/2013
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