L'hommage des poétesses
aux morts de la grande guerre
Le site évoque aussi quelques romans ou textes en prose divers (Odette Dulac, Marie Lenéru etc...)
Je songe à vous, qui êtes morts, soldats poètes dont je serrais les mains avec insouciance.
Henriette Charasson, 1915
Nulle mère n'eût pu recoudre
Deux lambeaux d'un même garçon;
Plaise au doux Jésus les absoudre,
Car on n'a même plus leur nom."
Cécile Sauvage
Comment vivre à présent? Tout être est solitaire,
Les morts ont tué les vivants,
Leur innombrable poids m'attire sous la terre.
Pourquoi sont-ils passés devant?
Anna de Noailles, avril 1915
Les pacifistes, qui ne seront que pacifistes, feront peu de choses, de même les femmes qui ne seront que féministes. Soyez des forces ou captez des forces.
Marie Lenéru, Journal, 11 juin 1915
“La terre tourne, la guerre sévit, les enfants jouent. Ainsi va le monde. les hommes réclament des armes et les fillettes des poupées."
Jeanne Doin, La renaissance de la poupée française, 1916
Je ne sais pas leur nom : j’ignore leur visage
Avaient-ils des teints mats avec des cheveux d’or ?
Chérissaient-ils les arts, l’amour et les voyages ?
Je ne sais pas leur nom ; mais je sais qu’ils sont morts.
Emilienne d'Al.
"Allons à l'amour comme ils vont à la guerre."
Natalie Clifford-Barney, Pensées d'une Amazone, 1921
Ce blog est directement inspiré par les travaux de Nancy Sloan Goldberg et par son site intitulé "Ecrivains de la Grande Guerre". Les premiers noms ("les poétesses contre la guerre") sont puisés, avec son aimable accord, dans sa propre liste, qui comprend par ailleurs des romanciers ou romancières ayant écrit sur ce thème. J'ajoute un certain nombre de poèmes, et de recueils repérés, relevant de problématiques voisines de la sienne.
On y trouvera des textes d'auteures "classiques" telles que Cécile Sauvage, Cécile Périn, Anna de Noailles, Marie Noël... mais des noms plus modestes seront évoqués. Les thèmes proposés sont susceptibles d'évoluer au fil de ma recherche.
Voici le lien vers le site de
Professor of French and Women’s Studies
Department of Foreign Languages and Literatures
Middle Tennessee State University
Anna de Noailles avec un soldat, devant un abri
Poète en vérité, ne touche pas aux morts.
Ceux qu'étouffe à jamais le grand sommeil sans songes,
Dont la terre ou le flot presse ou berce le corps,
N'ont pas besoin de tes mensonges!
Suzanne Bloch-Roukhomovsky (1928)
Les mères doivent pleurer sur les enfants qu'on leur tue et sur ceux qu'on leur impose.
Odette Dulac: La Houille rouge, 1916.
(Roman abordant le thème du viol .)
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