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La mort de Jaurès III

III

 

La mort de Jaurès

 

Vous étiez plus vivant que les vivants, votre air

Etait celui d'un fauve ayant pris pour désert

La foule des humains, à qui, pâture auguste,

Vous offriez l'espoir d'un monde égal et juste.

Vous ne distinguiez pas, tant vos feux étaient forts,

L'incendie éperdu que préparait le sort.

Vos chants retentissaient de paisibles victoires...

- Alors, la Muse grave et sombre de l'Histoire,

Ayant avec toi-même, ô tigre de la paix,

Composé le festin sanglant dont se repaît

L'invisible avenir que les destins élancent,

Perça ta grande voix de sa secrète lance

Et fit tonner le monde au son de ton silence...

 

Août 1914.

 

La Guerre.

 

(dans "Les Forces Eternelles", 1920)



29/12/2012
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