Widmer-Curtat (Mary): J'ai levé les yeux... (1er janvier 1918)
Mary Widmer-Curtat
(J'ai levé les yeux...)
J'ai levé les yeux, las de voir les choses,
Les choses qui font pleurer et souffrir,
J'ai levé les yeux vers les cieux, tout roses
Des rayons du soir qui s'en vont mourir.
Mon oeil cherche au loin la réponse enclose
Dans tout l'inconnu, quand je dis: pourquoi?
Pourquoi tous ces deuils? ce mal qui s'impose?
L'esprit douloureux souffre et se tient coi.
Mais le coeur aimant, à l'angoisse oppose
Le rayonnement d'immenses espoirs
Semé sur les monts et la ville close,
Et près des foyers lumineux ou noirs.
Amis, dispersés par l'atroce chose,
Amis, tourmentés par tout l'incertain,
Qu'au moins votre coeur, un instant, repose
Sur notre amitié d'hier et de demain.
1 er janvier 1918
Les Voeux de La Colline et de Val-Mont, 1902-1939
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