poetessesdelagrandeguerre

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Vers les tranchées

Vers les tranchées

 

Je louerai les héros du fervent souterrain,

    Souples et forts comme des lames;

Si ma lyre est de fer et mon plectre d'airain

    C'est pour ressembler à leurs âmes.

 

Là-bas où l'âpre argile est mêlée à leurs jeux

    Effrayants, divins et funèbres,

Le soleil d'Austerlitz sur leurs manteaux fangeux

    Mettrait moins d'or que ces ténèbres.

 

De l'élan, et du râle, et du grand cri jeté

    Et dans l'espace, et dans l'enceinte,

D'autres diront l'horreur, moi je dis la beauté:

    Elle seule est auguste et sainte.

 

Elle est seule, aux remous du bataillon hagard,

    A surprendre, dans les mêlées,

Sous la tourmente en feu, sous le fer, le regard

    Des Victoires échevelées.

 

Publié dans "L'Art et les Artistes", janvier 1917.



06/02/2013
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